
L'histoire des Yakuzas : la célèbre mafia japonaise
Plongés dans le mystère, les yakuza incarnent une figure fascinante et controversée de l'histoire japonaise. Entre codes d'honneur, traditions anciennes et évolutions modernes, la "ninkyō dantai" (« organisation de chevalerie ») continue de nourrir l'imaginaire collectif. Aujourd'hui, chez CJD, amoureux de la culture japonaise sous toutes ses formes, nous vous emmenons dans l'univers captivant de l'histoire des yakuza.
Origines de l'histoire des Yakuza
L'histoire des yakuza remonte à l'époque d'Edo (1603-1868), une période marquée par une paix intérieure durable sous le shogunat Tokugawa. Deux grandes figures sociales sont à l'origine de ces organisations :
- Les tekiya : Ces marchands ambulants vendaient des produits lors de festivals et marchés. Leur statut social était faible, et pour se protéger contre les abus et contrôler les territoires de vente, ils commencèrent à se regrouper en guildes structurées avec leurs propres règles, souvent sous la protection de chefs appelés "oyabun".
- Les bakuto : Ce sont les joueurs professionnels, associés aux maisons de jeux illégaux. Le bakuto vivait en marge de la société, opérant souvent dans les régions rurales et attirant les marginaux. C'est de cette tradition que viennent certains rituels yakuza comme le yubitsume, l'amputation partielle d'un doigt.
Avec le temps, ces groupes ont développé une hiérarchie très codifiée, des rituels d'initiation complexes et un idéal inspiré des valeurs samouraïs, bien qu'ils n'en soient pas directement issus.
L'âge d'or et l'expansion des Yakuza
Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon était dévasté, son économie effondrée. Dans ce contexte de chaos et de reconstruction, les yakuza ont prospéré en prenant le contrôle de marchés noirs, en protégeant certains quartiers et en investissant dans des secteurs lucratifs comme la construction, l'immobilier et le divertissement.
Les années 1950-1970 représentent l'apogée des yakuza. Certaines organisations comme le Yamaguchi-gumi, basé à Kobe, sont devenues de véritables empires criminels comptant jusqu'à 40 000 membres. Les chefs de clans étaient parfois considérés comme des notables locaux, distribuant de l'argent et assurant une forme d'ordre dans les communautés.
Pendant cette période, les yakuza entretenaient même des relations discrètes avec certains politiciens et entreprises, cherchant à légitimer leur pouvoir dans les sphères économiques. Leur expansion n'était pas seulement territoriale, mais aussi économique et sociale.
Les Yakuza aujourd'hui
Aujourd'hui, l'image des yakuza a changé. Depuis les années 1990, le gouvernement japonais a multiplié les lois anti-gang visant à restreindre leur influence : enregistrement public des membres, interdiction bancaire, exclusion des contrats commerciaux.
Résultat : leur nombre a chuté drastiquement. De plus de 180 000 membres dans les années 1960, ils seraient moins de 25 000 aujourd'hui. Les grandes organisations comme Yamaguchi-gumi, Sumiyoshi-kai ou Inagawa-kai ont vu leurs effectifs s'effriter.
Pour survivre, les yakuza modernes ont adapté leurs activités : cybercriminalité, spéculation immobilière, placements financiers opaques… Leur apparence aussi a évolué : fini les costumes voyants et les tatouages apparents, place aux tenues d'hommes d'affaires pour passer inaperçus.
La société japonaise contemporaine rejette de plus en plus leur existence, et des campagnes de sensibilisation encouragent les entreprises et les citoyens à refuser toute interaction avec eux. Aujourd'hui, rejoindre un clan yakuza est vu comme un choix de vie risqué, synonyme d'ostracisme et de surveillance policière permanente.
Codes, traditions et symboles des Yakuza
Les yakuza cultivent une culture riche en traditions et en symboles forts, marquant leur appartenance et leur engagement :
- Irezumi (刺青) : Les tatouages traditionnels couvrent souvent de grandes parties du corps, comme le dos, la poitrine et les bras. Ils sont réalisés selon des techniques ancestrales, parfois très douloureuses. Les motifs (dragons, carpes koi, samouraïs) représentent des valeurs comme la bravoure, la persévérance, et la loyauté.
- Yubitsume (指身) : Ce rituel consiste à couper la phalange d'un doigt (généralement l'auriculaire) pour s'excuser d'une faute grave envers son supérieur hiérarchique. Il symbolise la perte de force et de pouvoir, renforçant la dépendance du membre envers son clan.
- Le code du bushidō : Adapté du code des samouraïs, il impose aux yakuza des valeurs comme l'honneur, la fidélité au chef (oyabun), le courage face au danger, et le respect de la parole donnée. Même dans le crime, l'idée d'une certaine "justice" interne persiste.
Yakuza et religion
Contrairement aux idées reçues, de nombreux yakuza respectent les croyances traditionnelles japonaises. Le shintō, religion native du Japon, occupe une place importante : sanctuaires, rituels de purification et prières pour la protection du clan sont courants.
Le bouddhisme joue aussi un rôle, en particulier pour apaiser les esprits des morts et s'assurer une rédemption dans l'au-delà. Certains groupes organisent des cérémonies funéraires élaborées pour leurs membres défunts.
La religion chez les yakuza n'est pas seulement une pratique spirituelle : elle renforce la cohésion interne et donne une dimension sacrée à leur appartenance au clan.
Le regard du Japon moderne sur les Yakuza
Autrefois tolérés, voire acceptés comme un "mal nécessaire" pour maintenir l'ordre, les yakuza sont aujourd'hui rejetés par la majorité de la société japonaise. Depuis les lois anti-gang de 1992, l'opinion publique est de plus en plus hostile.
Les entreprises refusent de collaborer avec des individus associés aux groupes criminels, et les anciens membres éprouvent des difficultés à se réinsérer dans la société. De nombreuses initiatives locales ont également été mises en place pour nettoyer les quartiers de leur influence.
Aujourd'hui, les yakuza sont perçus non seulement comme une menace pour la sécurité publique, mais aussi comme un obstacle au développement économique et à l'image moderne du Japon à l'international.
FAQ sur l'histoire des Yakuza
Quelle est l'origine de la yakuza ?
Les yakuza trouvent leurs racines dans les marchands ambulants (« tekiya ») et les joueurs (« bakuto ») de l'époque Edo.
Quelle est l’histoire principale de Yakuza ?
Initialement formés autour du commerce et du jeu, ils se sont structurés en organisations complexes à partir du XVIIème siècle, devenant à la fois protecteurs et criminels.
Qui sont les ennemis des yakuza ?
Historiquement, leurs ennemis étaient d'autres clans rivaux. Aujourd'hui, c'est avant tout l'État japonais qui lutte contre eux.
Quelle est la religion des yakuza ?
Principalement influencés par le shintō et le bouddhisme, avec une forte importance donnée aux rituels traditionnels.
Quel est le signe pour reconnaître un yakuza ?
Les tatouages irezumi, discrets dans la vie quotidienne, et parfois des phalanges manquantes.
Où croiser des yakuza ?
On peut les croiser dans certains quartiers de grandes villes japonaises comme Tokyo (Kabukicho, Roppongi) ou Osaka.
Quelle est la devise des yakuza ?
"Ninkyō" (« la voie de la chevalerie ») : courage, loyauté, et protection des plus faibles.
Pourquoi les yakuza sont-ils tatoués ?
Les tatouages représentent leur engagement, leur histoire personnelle et leur courage face à la douleur.
Quel est le code d'honneur des yakuzas ?
Inspiré du bushidō : fidélité à son chef, courage face à l'adversité, respect des engagements et protection des siens.
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